Murmures du matin

 

 

De murs en murs

J’ai cueilli

Les mûres mûres

Et recueilli

Les murmures

Voyageant dessus les toits

Pour arriver jusqu’à toi.

 

Ils parlaient de la Shoah

De ces gens hors de la joie ;

Ils parlaient des temps présents

Au nom du temps passé ;

Ils parlaient de ces présents

Créant tant de trépassés.

 

Tirer un trait sur le passé

-Le passé est passé –

Vivre le présent,

Le présent de l’amitié,

Etre présent

Sans aménité,

Entendre les voix

Derrière les peurs,

Découvrir ce qui se voit

Derrière les pleurs,

Suivre du cœur

La voie

Sans glamour

De l’amour

 

Au creux de la nuit

Il fait son nid,

Au creux de la nuit,

Il vit sans ‘ni’ ;

Il vit sans nier

Les différences,

Les divergences ;

Il vit pour lier

Les divers gens,

Les divers genres,

Aller au-delà

Des « ôtes-toi de là »

D’un hiver sans fin,

D’un hiver de faim,

Faim de pain et de vin,

Faim de paix et demain,

 

Demain, enfin pouvoir

Aller de mur en mur,

Cueillir les mûres mûres,

Recueillir les murmures

Me menant jusqu’à toi

Pour vivre sous le même toit,

Au-delà de tout pouvoir

Autre que celui de l’amour

Sans glamour

De ceux qui s’aiment,

De ceux qui sèment

Les murmures

Aux pieds des murs

Couverts de mûres

Que je cueillerai,

Que je recueillerai

Pour vivre avec toi

Sous le même toit

Sans faim d’amour,

Sans fin, toujours.

 

Le 3 octobre 2024